Les personnes célèbres et leurs hôtels à Paris

Les personnes célèbres et leurs hôtels à ParisLes personnes célèbres et leurs hôtels à Paris
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Hôtel Meurice

Paris a de tout temps attiré les artistes et les intellectuels, certains ont poussé leur passion pour la ville lumière jusqu’à y résider régulièrement ou de manière définitive. Voici un petit florilège d’hôtels ayant abrité les nuits agitées, folles ou plus douces, de personnages célèbres.

Hôtel du Brésil

Petit établissement 2 étoiles situé dans le Quartier Latin, à deux pas du Jardin du Luxembourg, l’Hôtel du Brésil abrita les nuits de Sigmund Freud entre 1885 et 1886. À peine âgé de 29 ans, comme le nombre de chambres de l’hôtel, l’inventeur de la psychanalyse était alors étudiant boursier et venait suivre les cours du professeur Charcot.

La légende veut que Freud procéda à une analyse chimique des rideaux visiblement trop jaunes de sa chambre pour s’assurer qu’ils ne contenaient pas d’arsenic.

Les rideaux couleur soleil ont disparu, les chambres sont simples mais soignées, équipées de salle de bain d’un beau volume. Ici, « le rêve est le gardien du sommeil » pour citer celui qui a théorisé l’inconscient.

Hôtel des Grands Hommes

On reste dans les parages du Jardin du Luxembourg pour entrer à l’Hôtel des Grands Hommes qui en hébergea deux : en 1919 les poètes André Breton et Philippe Soupault y écriront Les Champs Magnétiques, recueil de textes en prose considéré comme le premier ouvrage surréaliste et première application systématique de l’écriture automatique. Au bout de plusieurs jours à pratiquer cette technique avec ferveur pendant des heures, les deux hommes souffraient d’hallucinations. Le manuscrit de travail, qui avait disparu jusqu’en 1983, sera acheté par la Bibliothèque nationale lors d’une vente à l’Hôtel Drouot.

Situé en face des colonnes du Panthéon, lieu national d’hommage aux grands personnages de l’Histoire de France, l’Hôtel des Grands Hommes est un excellent 3 étoiles, décoré dans un style Napoléon, avec des chambres au charme typiquement néo-classique et des salles de bain vintage du plus bel effet.

L’Edmond

On franchit la Seine pour arriver dans le 17ème arrondissement, à 400 mètres du chic Parc Monceau. 4 étoiles au compteur et un luxe discret et raffiné pour L’Edmond, ancien hôtel particulier du XIXe siècle, entièrement rénové en 2011 dans un style moderne et épuré. Sa particularité ? L’Edmond était la demeure de l’auteur de Cyrano, vous l’auriez deviné.

Deux suites baptisées Chanteclerc et Roxane, en hommage à l’homme de théâtre, offrent le cadeau ultime de jardins suspendus et de terrasses avec vue sur la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe ou la colline de Montmartre.

L’hébergement chez Edmond est unique pour un hôtel 4 étoiles : chaque chambre comporte une mini-cuisine, un service très apprécié des familles et des hommes d’affaires.

L’Hôtel

Un nom qui sonne comme une évidence, qui met à distance la concurrence avec ses 5 étoiles et son style opulent : vous êtes à L’Hôtel, un lieu confidentiel exceptionnel, et chargé d’histoire, puisqu’il accueillit de nombreuses personnalités du monde des arts. Logique pour un établissement situé rue des Beaux-Arts, juste à côté de la prestigieuse École nationale des Beaux-Arts et de l’École nationale supérieure d’architecture.

Si l’on ouvrait le livre d’or, on y lirait le nom de plusieurs acteurs américains (Jodie Foster, Robert de Niro, Leonardo di Caprio), avant eux de l’écrivain argentin José Luis Borges, qui en fit son adresse préférée lors de ses séjours parisiens. L’Hôtel est surtout célèbre pour avoir hébergé les derniers moments d’Oscar Wilde, qui y mourut d’une méningite en 1900.

La suite qui porte son nom n’aurait pas déplu à l’écrivain irlandais : soieries à rayures, velours, abat-jour plissé, boiseries, lambris, portraits et lettres manuscrites de celui dont les derniers mots auraient été, « Ou c’est ce papier peint qui disparaît, ou c’est moi ».

Meurice

Dalì, l’extravagant artiste catalan, avait ses habitudes à l’hôtel Meurice, de la fin des années 1950 jusqu’à sa mort en 1989. Cet hôte pour le moins fantasque se permettait toutes sortes d’excentricités, comme de séjourner avec son célèbre ocelot, de faire monter sa moto dans la chambre, ou de faire réaliser un buffet entièrement en pain azyme par le boulanger Poilâne.

Aussi mythique que le maître du surréalisme, le Meurice, palace parisien par excellence, ne lui en tint pas rigueur, puisqu’il attribua son nom à l’une des suites, la numéro 102, située au premier étage face au Jardin des Tuileries. On ne vous promet pas une nuit galactique, mais l'insigne privilège de rêver dans un espace qui a inspiré à Dalì de nombreux délires. En 2007, le designer Philippe Stark puise dans le génie et l’espièglerie du Catalan pour réaliser la décoration du restaurant gastronomique qui porte son nom.

Autrefois baptisé Hôtel des Rois, celui qui fut le premier palace parisien en 2011 est l’incarnation du haut raffinement à la française et n’a cessé, depuis son ouverture en 1835, de fasciner et d’inspirer les artistes du monde entier, Dalì, mais aussi Zola, Arletty, François Mauriac, Andy Warhol ou encore Bob Dylan pour n’en citer que quelques uns.

Hôtel Ritz

Concurrent du Meurice dès son ouverture en 1898, le Ritz lui aussi a pour clientèle les grands de ce monde, têtes couronnées comme personnalités politiques, stars de cinéma, de la chanson et artistes de renom. La liste est longue comme le bottin mondain : Marcel Proust qui s’y installera à demeure, Colette, Paul Morand, Jean Cocteau, plus tard, durant la Deuxième Guerre Mondiale, Cole Porter, Robert Capa, Scott Fitzgerald qui y écrira la nouvelle Un Diamant gros comme le Ritz, Hemingway qui donnera son nom au bar de l'hôtel en 1994, Charlie Chaplin, Coco Chanel qui vivra dans sa suite au dernier étage durant trente-quatre ans, Maria Callas, Jean-Paul Sartre ou encore Elton John.

Plusieurs suites portent le nom de leurs illustres occupants, comme la suite Maria Callas, la suite Coco Chanel ou encore la suite Ernest Hemingway. L’auteur de Paris est une fête disait d’ailleurs : « Lorsque je rêve de l’au-delà, du paradis, je me trouve toujours transporté au Ritz ».